Côte-Nord : vague de soutien pour la dénonciatrice Sylvie Therrien
«Je ne regrette rien, je ne pouvais pas faire autrement», a déclaré Sylvie Therrien à la suite de son congédiement.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2013 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'ex-enquêteuse de l'assurance-emploi, Sylvie Therrien, qui a été congédiée pour avoir dénoncé les pratiques de harcèlement envers les chômeurs, était de passage à Forestville vendredi. Elle a répondu à l'invitation d'Action-Chômage Haute-Côte-Nord qui tenait à lui apporter son soutien moral.
Des chômeurs, des maires, des députés et des syndicats ont voulu témoigner, vendredi, leur reconnaissance envers Sylvie Therrien.
Elle a été congédiée l'été dernier par Services Canada après avoir révélé l'existence d'un système de quota en vertu duquel les enquêteurs, comme elle, devaient couper, chacun, 40 000 $ par mois de prestations aux chômeurs. « Il coupe les chômeurs, il les envoie dans la pauvreté puis ils vont piger dans ce fonds-là, entre autres pour des bonis pour leurs hauts gestionnaires et les hauts fonctionnaires du gouvernement. Bien moi, j'appelle ça du vol et du détournement de fonds » affirme Sylvie Therrien.
Sylvie Therrien affirme que la pression mise sur les enquêteurs a induit une culture de mépris envers les chômeurs, particulièrement les travailleurs saisonniers.
Ça criait au téléphone après le monde. C'était vraiment du harcèlement. Ils parlaient avec les gens qui essayaient d'avoir de l'assurance-emploi ou qui en recevaient comme s'ils étaient des enfants qui se comportaient mal.
Même le député néo-démocrate de Montmorency-Charlevoix-Haute-Côte-Nord a subi les foudres de l'assurance-emploi avant son élection, il y a 2 ans. « J'ai touché des prestations d'assurance-emploi durant trois hivers, mais il y a un hiver, en particulier, où j'ai eu un 3 mois sans aucun revenu parce qu'il me manquait 7 ou 9 heures pour être admissible à l'assurance-emploi » explique Jonathan Tremblay, le député néodémocrate.
Le rassemblement de vendredi à Forestville, a permis d'amasser près de 1000 $ pour Sylvie Therrien, qui n'a plus aucun revenu explique Micheline Anctil, préfete de la MRC Haute-Côte-Nord. « Écoutez, elle a simplement dénoncé des façons de faire, des directives que les agents reçoivent. Des directives qui viennent à l'encontre des droits des travailleurs et des travailleuses » raconte Micheline Anctil.
« Elle a tout perdu pour venir nous aider. Alors c'est tout à fait normal qu' à notre tour, on se lève puis qu'on dise merci madame Therrien » dit Line Sirois d'Action-Chômage Haute-Côte-Nord.
Cette solidarité émeut particulièrement Sylvie Therrien. « Je suis très émue. Les gens me disent : ''mais c'est normal, Sylvie, qu'on te supporte avec ce que tu as fait'' Ce n'est pas tout le monde qui fait ça. »
Résidente de Vancouver, Sylvie Therrien poursuit sa tournée éclair à Rimouski lundi et à Montréal mardi.
d'après le reportage d'Hervé Gaudreault.