Selon Daniel Brière lui-même, c'est un groupe de «15 ou 16 équipes» qui s'est lancé à sa poursuite au cours des derniers jours. Au final, Brière a fini par choisir le club que parents et amis voulaient qu'il choisisse : le Canadien.

C'est, en gros, ce qu'a raconté le nouveau membre du CH, hier soir, lors d'une conférence téléphonique, quelques heures après avoir dit oui au club de son enfance en acceptant un contrat de 2 ans pour 8 millions de dollars.

Au final, le derby Daniel Brière aura été aussi passionnant, ou presque, que le derby Vincent Lecavalier il y a quelques jours. Mais cette fois-ci, c'est le Canadien qui en est sorti gagnant, coiffant au fil d'arrivée les Devils du New Jersey et les Predators de Nashville dans cette course pour le joueur autonome.

L'attaquant de 35 ans, qui avait dit non au Canadien lors d'un flirt fort médiatisé en 2007, préférant alors se joindre aux Flyers de Philadelphie, ne pouvait plus dire non cette fois-ci.

«Ce qui s'est passé la dernière fois, on en a parlé des mois et des mois, c'est connu, a-t-il commencé par dire. Ce fut une décision déchirante. Mais au fond de mon coeur, je suis quelqu'un qui rêvait de jouer pour le Canadien et je suis choyé d'avoir une deuxième chance comme ça. C'est pourquoi je suis avec le Canadien maintenant. C'est un très grand honneur pour moi.»

Brière a juré ne pas trop s'en faire avec certains fans du Centre Bell, qui ne lui ont jamais vraiment pardonné d'avoir boudé le CH il y a six ans.

«Je ne souhaite pas lancer de message... Pour moi, les partisans du Canadien sont probablement les plus passionnés de toute la LNH. Ce sera un honneur que de jouer pour eux, et j'espère que tout le monde va pousser dans la même direction.»

Brière est pleinement conscient qu'il va débarquer ici avec une certaine réputation de joueur dont les meilleures soirées sont loin derrière. La saison dernière, le patineur de Gatineau n'a récolté que 16 points en 34 rencontres, des chiffres qui laissent croire que le Canadien a peut-être payé un peu cher pour l'obtenir.

Mais le principal intéressé jure que ces gênantes statistiques ne vont pas se répéter. «J'ai des choses à prouver, bien sûr. La saison dernière, j'ai pris du retard sur un peu tout le monde à cause des blessures et j'ai hâte de pouvoir me racheter cette fois-ci. C'est pourquoi c'est facile d'aller à Montréal pour moi. Il n'y a pas de meilleure forme de motivation, et je vais faire tout ce que je peux pour me relancer. Je veux prouver à tout le monde que la dernière saison a été un accident de parcours.»

Et ces blessures, au fait? Brière n'a pas été épargné en 2013, particulièrement par une commotion cérébrale. «Je suis à 100% de ma forme, il n'y a aucune inquiétude de ce côté», a-t-il insisté.

Reste maintenant à voir ce que le Canadien voudra bien faire de lui. Daniel Brière a passé beaucoup de temps au centre lors de sa longue carrière, qui a commencé chez les Coyotes de Phoenix en 1997-1998. Mais il n'est pas contre l'idée d'aller jouer à l'aile, ce qu'il a aussi fait à l'occasion.

«Jouer à l'aile, ce n'est pas un problème pour moi... C'est certain, j'ai joué au centre toute ma carrière, mais je n'ai aucun problème si on me demande de jouer à l'aile. C'est Michel [Therrien] qui va décider. Je vais jouer où je vais devoir le faire pour aider l'équipe.»

En 2007, ce n'était peut-être pas le temps. Mais cette fois, en 2013, Daniel Brière jure que Montréal était son premier choix.

«Probablement que j'ai gagné en maturité depuis... Faut pas oublier, j'ai joué à Philadelphie. Je ne dirais pas que ça se compare à Montréal, mais là-bas, il y a quand même beaucoup de pression. Si je n'étais pas prêt, je n'aurais sûrement pas voulu venir jouer à Montréal. Mais je me sens prêt.... et je sais qu'à mon âge, je n'aurais pas eu d'autres chances de jouer pour le Canadien.»