Inclassable iconoclaste, Jean Leloup a su rallier le grand public et la critique, transformant le paysage artistique québécois à tout jamais. Né en 1961 à Sainte-Foy, Jean Leclerc passe sa jeunesse entre le Togo et l’Algérie, qui marquent son imaginaire et influencent son approche musicale. Il ne porte pas encore son pseudonyme lorsqu’il remporte le Festival international de la chanson de Granby, en 1983, ni lorsqu’il incarne Ziggy dans Starmania en 1986. Après des années d’errance, il crée son premier album sous le nom de Leloup et malgré le succès de « Printemps été », Menteur (1989) est aussitôt renié par son auteur, irrité par la réalisation trop propre. Entouré d’un groupe de musiciens à son image, La Sale Affaire, il déploie son éclectisme sur L’amour est sans pitié (1990), sur lequel figurent « Isabelle », « Cookie », « Barcelone » et, surtout, « 1990 », chanson résolument dansante réalisée avec James Di Salvio. Malgré un processus de création long et tortueux, Le Dôme (1996) est reconnu comme un classique dès sa sortie grâce à des pièces telles « I Lost My Baby » et « Johnny Go », qui valent à Leloup le Félix d’auteur-compositeur de l’année à l’ADISQ. L’artiste s’essaie ensuite à la littérature et au cinéma, tout en poursuivant ses explorations musicales. Après la tournée accompagnant la parution de La vallée des réputations (2002), il met littéralement le feu à sa guitare et annonce la mort de Jean Leloup. Il renoue avec son nom de baptême sur Mexico (2006), puis retrouve Leloup pour Mille excuses Milady (2009). Après une longue absence, il revient en force avec le sombre et dense À Paradis City (2015), qui rappelle ses meilleurs moments, puis se dépouille sur L’étrange pays (2019) en mode guitare-voix.