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17 questions au lutteur québécois Kevin Owens

Kevin Owens
Kevin Owens AFP


Vendredi, Kevin Owens rentre à la maison. Le lutteur québécois dont le vrai nom est Kevin Steen brille au sein des événements principaux de la WWE depuis quatre mois maintenant. Il ne tient plus en place à l’idée de performer devant sa famille et ses partisans de la première heure dans les ligues majeures de la lutte professionnel. Le journaldemontreal.com s’est entretenu avec lui à quelques heures de cette soirée bien particulière.

Avais-tu marqué la date de vendredi sur ton calendrier?

Oui, je dois l’avouer, j’avais assez hâte. Ça fait deux ou trois mois que je la vois arriver. C’est spécial d’être au Centre Bell et de savoir que ma famille va être là pour me regarder. Quand j’avais 11, 12, 13 ans, mes parents m’amenaient au Forum et au Centre Bell ensuite pour voir la WWE. De penser qu’ils seront dans la foule demain pour me regarder, c’est excitant.

Quand un lutteur est dans sa région natale (ndlr: Owens est natif de Marieville), obtient-il un traitement particulier?

Non, pas vraiment, malgré que tout le monde sait à la WWE que je reviens chez moi. Ça reste un show comme un autre pour tout le monde. Presque à chaque soir, un lutteur de la WWE lutte chez lui donc c’est pas vraiment exceptionnel. La WWE met toujours le paquet.

As-tu un agenda bien rempli pour ta journée de vendredi?

Oui, un peu. Je vais faire la tournée des médias le matin. Ensuite je vais passer du temps avec ma femme et ma fille. Mon garçon va être à l’école (ndlr: La fille d’Owens est âgée de 18 mois, son fils a 7 ans). Je vais me rendre au Centre Bell vers 17 h pour me préparer. J’ai la chance de dormir dans mon lit une nuit de plus, puisqu’on est à Montréal alors je vais en profiter! Mais dès samedi matin, on part pour le Texas. J’ai vraiment hâte à Montréal, juste de voir ma famille avant et après le show ça va être le fun.

Vas-tu porter ton fameux chandail bleu-blanc-rouge dans le ring?

Oui! Je parlais avec les gens responsables de la marchandise à la WWE et on discutait simplement d’un nouveau chandail pour moi pour tous les shows. En jasant, l’idée m’est venue de faire un chandail particulier pour Montréal. Quand je luttais sur la scène indépendante avant d’être à la WWE, c’est quelque chose que j’aimais faire. De temps en temps, j’essayais de faire faire un chandail particulier à la ville où on se trouvait. Donc, je me suis dit que ça fonctionnerait sûrement aussi dans la WWE, et encore plus au Centre Bell, avec les couleurs du Canadien! On a donné un avant-goût du chandail aux gens sur internet et les gens ont bien réagi.

Kevin Owens
COURTOISIE

Ça fait quelques mois que tu figures dans les événements majeurs de la fédération? Es-tu encore dans l’excitation des débuts ou tu te sens à ta place?

Je suis pas mal groundé je dirais. Ça fait 15 ans que je suis dans le monde de la lutte et oui la WWE, c’est un autre niveau, mais aux racines, c’est encore un show de lutte, et un vestiaire de lutte. J’ai toujours été confortable là-dedans. Je dirais que je me suis habitué assez rapidement.

La célébrité, tu vis comment avec ça, avec les médias sociaux notamment?

Quand quelqu’un est rude sur Twitter (ndlr: @FightOwensFight), je m’assure de leur répondre parce que je trouve ça important. Je ne réponds pas à tout le monde évidemment. Pour ce qui est de la célébrité en général, la majorité des gens sont très polis. Quand je rencontre des fans dans les aéroports par exemple. La seule chose qui m’agace peut-être, ce sont les gens qui nous attendent après les shows à l’hôtel. L’hôtel c’est comme notre maison sur la route donc c’est comme si des gens t’attendaient devant chez vous. Ça ce n’est pas ma partie préférée de la job.

La vie familiale, au quotidien, ça se passe comment (ndlr: Owens passe en moyenne deux jours par semaine à la maison, à Montréal)?

C’est sûr que c’est pas facile de voir mes enfants juste deux jours par semaine, mais ils comprennent. Ma femme est incroyable. Elle s’occupe des enfants pendant que je ne suis pas là. Si elle, elle n’était pas partante là-dedans, je ne pourrais pas être faire ça. Mes parents et ses parents nous aident beaucoup aussi. Ma petite fille ne le réalise pas beaucoup elle. Mon fils par contre, il trippe de me voir à la télévision, lutter contre John Cena, mais des fois il s’ennuie et il m’en parle. Ma motivation première, ça reste que mon gars soit fier de moi et je pense que c’est le cas.

As-tu reparlé en français à la télévision américaine depuis la première fois où tu l’as fait, en juin?

Non, je n’ai pas reparlé en français. J’adore parler en français quand je trouve que c’est pertinent. Mais parler en français juste pour me faire huer et détester des fans américains, ça ne m’intéresse pas. Moi je ne veux pas être un stéréotype. Dans le temps par exemple, il y avait Jacques Rougeau et Pierre-Carl Ouellet, que j’adore, mais pour eux c’était ça, ils parlaient en français et se faisait huer par les foules américaines. Moi je ne veux pas être ça, je ne veux pas être défini par le fait que je parle en français. Donc, quand je peux m’en servir et que je sais que ça va être utile, quand c’est le temps, je vais le sortir.

*Avancez la vidéo à 2:50 pour entendre Kevin en français:

Et les dirigeants de la WWE ne te mettent pas de pression à cet égard?

Non, non. Pas du tout.

Serais-tu prêt à dire que tu es privilégié d’une certaine façon, dans la mesure où ton personnage est très prêt du gars que tu es dans la vraie vie?

Effectivement. Je n’ai jamais cherché à jouer quelqu’un d’autre. Quand j’ai commencé à lutter, en 2000, quand j’avais 16 ans, je luttais en chandail avec les manches coupées et en shorts. Et c’est ce que je fais aujourd’hui à la WWE. Je me suis souvent fait dire : tu ne te rendras jamais nulle part en luttant en chandail et en shorts ou tu ne te rendras jamais nulle part si tu ne travaille pas plus dans le gymnase et que tu ne te mets pas en shape, que tu n’es pas plus bronzé et plus découpé. Ça ne m’a jamais arrêté. Chaque fois que j’entendais ça je continuais d’avancer. C’est presque devenu une source de motivation, mais ça ne m’a jamais vraiment inquiété. Et aujourd’hui je suis rendu au top, je ne peux pas aller plus haut. Oui, il reste des titres que je pourrais conquérir et il y a Wrestlemania, mais je suis là où j’ai toujours voulu être. Et j’y suis parvenu en été moi-même. C’est quelque donc je suis très fier.

Penses-tu que c’est un choix conscient que tu as fait de mettre l’accent sur tes habiletés techniques dans ton développement?

Moi ce qui m’a toujours intéressé, c’est d’être différent des autres. Que ce soit par mon physique, mon look, ou la façon dont je lutte, le fait que je parle beaucoup dans le ring... je ne peux pas expliquer pourquoi ça a fonctionné pour moi, ma recette. Quand j’ai signé avec la WWE, je me suis demandé si je ne devrais pas changer des choses, mon costume par exemple, avoir un costume plus traditionnel. Mais je me suis rendu compte que si je me suis rendu où je suis maintenant et que je reçois plein de bons commentaires, c’est que je suis dans le bon chemin. Je dois faire quelque chose qui fonctionne. Oui j’ai toujours été plus intéressé à m’assurer de mes habiletés dans le ring qu’à mon physique, mais ça ne veut pas dire que je ne m’entraine que je ne travaille pas! J’ai le corps que j’ai. Je n’aurais jamais de six-pack. Je me suis même fait bronzé il y a quelques années et je ne suis pas capable de maintenir un bronzage qui a de l’allure! Je ne suis pas fait pour être un spécimen physique, mais je l’accepte. D’une certaine façon, ça joue presque en ma faveur car ça me permet de me distinguer des autres. Et me faire complimenter sur la qualités de mes combats plutôt que sur la taille de mes pectoraux, ça ne me blesse pas disons.

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Quand tu finis un show est-ce que tu regardes ton combat? En discutes-tu avec quelqu’un? Comment ça fonctionne?

Moi je cherche toujours à apprendre. À chaque show de la WWE, il y a ce qu’on appelle des « agents » ou des « producteurs », des lutteurs à la retraite, qui ont pour mandat d’aider ceux qui luttent à s’améliorer. Parmi ces gars-là, il y a par exemple, Pat Patterson, Arn Anderson, Dean Malenk et Joey Mercury. Donc, quand je finis un combat, si c’est à Raw ou à SmackDown, je vais voir Vince McMahon pour savoir ce qu’il en a pensé, ce que je pourrais améliorer, etc. Si Vince McMahon n’est pas là et Triple H n’on plus, là je vais voir les « producteurs ». Des fois, ils n’ont que des bons commentaires, d’autres fois, ils vont me parler d’une petite chose que je pourrais faire différemment qui pourrait changer la qualité d’un combat. Moi je cherche toujours à avoir leurs commentaires et eux sont toujours prêts à m’aider. C’est vraiment cool.

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Qui était ton lutteur préféré quand tu étais petit?

Shawn Michaels. C’est lui qui m’a donné envie d’être lutteur. Je l’ai vu à WrestleMania XI. Et comme dans ce temps-là j’étais petit, pas comme aujourd’hui, je me suis dit : si lui est capable, je suis capable. Ensuite il y a aussi eu Stone Cold Steve Austin. Il est assurément celui qui m’a captivé le plus longtemps. J’ai toujours adoré Owen Hart et finalement, Steve Corino, qui était à la ECW et avec qui je suis ami maintenant.

Qui était le lutteur que tu détestais quand tu étais jeune?

Ça va peut-être en surprendre quelques-uns puisque je suis Canadien, mais je n’ai jamais été un grand fan de Bret Hart. Au fil des ans j’ai appris à apprécier son style de lutte et le fait que c’était un artiste dans le ring. Quand j’étais plus jeune, j’avais un grand frère qui était meilleur que moi au hockey. Owen Hart, lui, avait un grand frère meilleur que lui à la lutte. Donc j’ai été attiré davantage par Owen et j’étais contre Bret à cause de ça. Mais j’ai vu Bret cette semaine à Calgary et il m’a dit qu’il appréciait ce que je faisais dans le ring, donc même si je ne l’aimais pas quand j’étais jeune, aujourd’hui, ça vaut de l’or pour moi.

Qui était ton lutteur québécois favori plus jeune?

Pierre-Carl Ouellet. De loin. Autant au niveau professionnel que personnel. C’est un ami de longue date. On s’est un peu perdu de vu dans les dernières années, mais il a tellement été toujours bon pour moi. De lutter contre lui, ça a toujours été un plaisir.

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Courtoisie WWE Inc

La semaine dernière, tu as rappelé sur Twitter une rencontre marquante que tu as eue avec Stone Cold Steve Austin, qu’il t’avait donné le conseil le plus important de ta carrière. Peux-tu nous en parler?

Je l’ai croisé à l’aéroport il y a 10 ans et je lui avais demandé quel était le meilleur conseil qu’il pouvait me donner. Il m’a répondu de ne jamais arrêter de parler. En anglais, il m’avait dit Never stop running your mouth. J’ai pris ce conseil là à cœur, vraiment. Je m’en allais à Los Angeles le week-end ou je l’ai rencontré et dès ce moment là j’ai commence à parler durant mes combats, à me faire aller la gueule comme on dit en bon québécois. Si je n’avais pas fais ça, je ne pense que pas que je serais ici aujourd’hui. Je suis toujours resté en contact avec Austin depuis, j’ai notamment fait son podcast avant d’arriver à la WWE. Il a toujours été très gentil avec moi. J’ai pu reprendre une photo avec lui à RAW à presque 10 ans jour pour jour de la première photo. Juste le fait d’être backstage à la WWE avec lui presque 10 ans plus tard, c’était spécial pour moi.

À quoi tu penses quand tu es dans le ring? Est-ce qu’il arrive que tu sortes de ta tête parfois?

Dans le ring, honnêtement, je me concentre sur ce que je fais. Je ne pense pas à aller chercher de la bouffe pour le chien.

Dimanche, Kevin Owens montera dans le ring contre Ryback à l’occasion de l’événement Night of Champions à Houston. La ceinture de champion intercontinental sera en jeu.

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