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Le Modem a "recasé" des salariés auprès de l'UE, reconnaît Bayrou

L'ancien ministre de la Justice français François Bayrou. [Keystone - Christophe Petit Tesson]
L'ancien ministre de la Justice français François Bayrou. - [Keystone - Christophe Petit Tesson]
Le Modem a placé certains de ses employés auprès de parlementaires européens lors d'une "période de mauvaise passe", explique François Bayrou dans une interview vendredi. Ce dernier dénonce toutefois une affaire infondée.

Remplacé mercredi par Nicole Belloubet au ministère de la Justice après son départ du gouvernement en France, le président du Modem, de retour à la mairie de Pau, renouvelle son démenti face aux soupçons d'emplois fictifs d'assistants de députés européens de son parti.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire début juin pour faire la lumière sur ces suspicions.

"Dans une période de mauvaise passe comme toutes les formations politiques en ont connu, vous cherchez à recaser un maximum de salariés, des gens de confiance. Il se trouve que les parlementaires européens recherchaient des assistants locaux. On leur a recommandé ces gens-là", précise François Bayrou, interrogé par le journal Sud-Ouest.

"Moralité" de la gestion des ressources humaines au Modem

Dans un article publié jeudi, Le Monde rapportait que le parti centriste avait utilisé les fonds européens comme "financement d'urgence" en 2009, après le revers électoral enregistré aux législatives de 2007.

Un certain nombre de forces qui détestent l'idée d'une loi sur la moralisation de la vie publique agissent

François Bayrou, maire de Pau

Le maire de Pau redit par ailleurs la "moralité" de la gestion des ressources humaines au Modem et sa dénonciation d'une campagne mensongère. "Je pense que tout cela ne vient pas par hasard. Un certain nombre de forces, de puissances qui détestent l'idée d'une loi sur la moralisation de la vie publique agissent".

ats/tmun

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"François Bayrou ment"

Un ancien assistant parlementaire, qui a travaillé durant cinq ans auprès d'un eurodéputé du Modem, explique avoir été le témoin d'un système d'emplois fictifs au sein du parti centriste, rapporte vendredi France Info .

"Profondément choqué", l'homme affirme avoir vu des députés européens du Modem rémunérer des collaborateurs avec des fonds de l'UE alors que ces salariés n'auraient jamais travaillé pour l'Europe. Les assistants auraient travaillé au siège de l'UDF, l'ancêtre du Modem, puis au Modem à sa création en 2007.

"François Bayrou ment quand il dit le contraire", déclare l'homme qui a souhaité rester anonyme. L'enquête de France Info avait déjà identifié une dizaine de salariés du parti centriste qui auraient également été payés en partie par le Parlement européen.