Depuis son incursion dans le monde de l'humour, l'été dernier, au Festival Juste pour rire, dans le gala de Laurent Paquin, Emmanuel Bilodeau se rapproche plus que jamais de son rêve: écrire et jouer un one man show.

«J'ai le goût de me payer ça une fois dans ma vie: être seul sur scène et parler aux gens, dit-il. Quand j'ai fait mon numéro, l'été passé, c'était plus dans l'optique de voir si j'aimerais ça. Ça a bien été et ça m'a donné envie d'en faire d'autres. Je répète donc l'expérience cet été.»

Le comédien, dont la performance à Juste pour rire a été vue par près de 100 000 personnes sur YouTube, signera la mise en scène d'un gala et sera sur scène à deux reprises, au gala de Laurent Paquin notamment.

«J'ai aussi été invité à Québec. J'ai déjà commencé à écrire mes numéros. J'aimerais que les gens aient du fun et que ceux qui ont le goût de réfléchir puissent avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Je ne veux pas seulement raconter des anecdotes. Mon espoir, c'est qu'à part dire des niaiseries, je puisse partager mes réflexions sur la vie, sur l'immensité des choses et sur ce qu'on peut faire pour être heureux comme individu et comme société», précise le comédien.

Porte-parole pour la troisième année consécutive des Rendez-vous du cinéma québécois qui se tiennent jusqu'au 26 février, Emmanuel Bilodeau a tout particulièrement été touché par le film de Brigitte Poupart sur le danseur Dave St-Pierre qui sera présenté en clôture de l'évènement. «Over My Dead Body est l'incontournable des 30es Rendez-vous. Ç'à été un choc pour moi. C'est parfois insupportable, mais c'est une véritable leçon de vie», s'exclame-t-il.

Emmanuel Bilodeau reprendra au printemps les enregistrements de Tranches de vie, une série sur le quotidien de couples modernes, diffusée à TVA. Au cinéma, il est en pourparlers pour le rôle principal de J'ai tué Frank Red, un long métrage réalisé par le Français Bertrand Mandico qui devrait être tourné en Allemagne à l'automne.

Q . Si vous étiez une chanson?

R. Je serais sûrement une chanson de Jacques Brel. Si je n'écris pas de chansons, c'est à cause de lui. Il est tellement bon que je me sentirais incapable de passer derrière lui. Il y a toujours un petit côté loser dans ses personnages et je trouve ça touchant, car ça me ressemble un peu.

Q. Dans quel roman aimeriez-vous vivre?

R. Dans l'univers de Jules Verne. C'est à la fois futuriste et plein d'humanité.

Q. Quels étaient votre premier disque, votre premier livre?

R. Michel Strogoff de Jules Verne, un roman-fleuve. J'ai tripé dessus. Le premier disque que j'ai acheté, c'était Fugain et le Big Bazar. J'avais 10 ans, je gagnais de l'argent en livrant le journal et je m'étais payé ce disque-là.

Q. Quelle est votre citation favorite?

R. Je me répète souvent: «Ce n'est pas bien grave, de toute façon il n'y a personne qui écoute ça. Je me dis souvent qu'une salle de théâtre à Montréal, où il y a 500 personnes, n'est rien comparé aux 7 milliards d'individus sur la planète. Ça enlève un peu de trac! On est tout petit et ce qui compte, c'est d'avoir du fun. Il faut relativiser.

Q. Quel est votre dernier coup de coeur?

R. Lucie Rozon du groupe Juste pour rire. Elle m'a appelé un soir pour me féliciter avec beaucoup de coeur et d'émotion. Elle m'avait vu à Prière de ne pas envoyer de fleurs en train de faire un bien cuit à Sylvie Moreau. Ça m'a vraiment touché.

Q. Quel est votre dernier coup de gueule?

La détérioration du sentiment d'appartenance et de la protection de la langue et de la culture des Québécois. Ça manque un peu dans le discours ambiant. Je ne sens ça nulle part, comme si c'était acquis.

Q. Quel est votre rêve le plus fou?

R. Écrire et jouer un one man show. Idéalement, il s'agirait d'un spectacle qui ferait évoluer un peu la pensée des gens tout en les faisant rire.

Sa confession sur le divan

«Cathy Gauthier, Dominique Paquette et Philippe Laprise feront partie du gala sur l'immaturité que je mets en scène à JPR. Ce sont des humoristes qui ont envie d'avoir du fun et moi, je fais un peu mes armes!