La direction de l'Institut économique de Montréal (IEDM) a porté plainte à la police, accusant une quarantaine de manifestants d'avoir séquestré ses employés lors de la manifestation étudiante de mardi dernier au centre-ville.

Plus de 2000 étudiants, pacifiques pour la plupart, avaient entamé leur marche au Square Victoria, pour aboutir, devant l'Université McGill, à l'angle des rues Sherbrooke et Metcalfe.

De l'autre côté de la rue, au 1010 Sherbrooke, se dresse une tour qui abrite, entre autres, les bureaux de l'Institut économique de Montréal.

Il semble qu'un groupe de manifestants se seraient rendus au neuvième étage, où se trouvent les locaux de l'institut.

«Deux jeunes femmes disant être des étudiantes qui voulaient faire une entrevue avec l'IEDM pour un journal des HEC sont venues cogner à notre porte. Puis on s'est rendu compte qu'il s'agissait d'un subterfuge, quand on a vu arriver des gens cagoulés qui étaient cachés dans l'escalier de secours», affirme en entrevue le président de l'Institut, Michel Kelly-Gagnon.

Rapidement, la porte a été bouclée. Il s'agit d'une porte renforcée qu'a fait installer l'IEDM car elle savait que ses positions économiques pourraient un jour lui attirer les foudres de militants. D'ailleurs, l'organisation s'est prononcée en faveur de la hausse des droits de scolarité, ce qui explique probablement pourquoi elle a été ciblée.

La quarantaine de manifestants se serait alors mis à scander des slogans accusant l'IEDM d'être «à la solde du capital», et mentionnant que le «vent de droite ne passera pas».

Ils auraient fait des graffitis sur les murs et certains auraient même durement frappé dans la porte.

Les huit ou neuf employés qui se trouvaient sur place se sont réfugiés dans leurs bureaux et ont composé le 911. La police a réussi à disperser les manifestants, sans trop de casse selon M. Kelly-Gagnon.

Il affirme être à l'aise avec les opinions politiques et économiques différentes de la sienne, tant qu'elles sont exprimés de façon pacifique.

«Il était clair par leurs slogans, leurs écrits, que notre crime à leurs yeux est un délit d'opinion», dit-il.

«La liberté d'expression est une valeur à laquelle nous croyons profondément et nous ne nous laisserons pas intimider (...) Dans notre société, si l'on a des choses à dire, il est tout à fait possible d'en débattre pacifiquement et publiquement. Quand les arguments que l'on présente ont un tant soit peu de mérite, nul besoin de commettre des actes criminels pour prouver son point de vue», a-t-il déclaré, cette fois dans un communiqué.

Au cours de la manifestation de mardi, quelques immeubles en plus des voitures de la police de Montréal ont été la cible d'actes de vandalisme. La police enquête, mais aucune arrestation n'a été effectuée en lien avec ces actes.